15 – Du détroit de la sonde à l’île de Lombok

En Indonésie du 20 septembre au 30 octobre 2024

Nous embarquons sur le ferry en partance pour l’île de Java. Accoudé à la balustrade du pont supérieur, nous regardons les îles du détroit de la Sonde. Plus de 10 mètres au-dessus de la mer, la vue est imprenable. Tout d’un coup, l’adolescent qui nous demandait de l’argent grimpe sur le garde-corps. Il écarte les bras et saute… En une seconde, il percute la surface de l’eau dans une gerbe liquide. Bientôt, une pauvre pluie de billets, lancé par les passagers du ferry, le suivit dans sa chute. Ses camarades et lui nagent vite pour récupérer les petites coupures tombées à la surface de l’eau. Ce spectacle de survie joyeuse dure tout le temps de l’embarquement. Les plus adroits de ces acrobates font même quelques pirouettes dans leur chute avant de percuter l’eau du port. Largué les amarres, nous traversons le détroit de la Sonde aux eaux turquoise et aux îles couvertes de forêt luxuriante. Vers le sud, le volcan Krakatoa fume au milieu du détroit. Lorsque nous mettons le pied à terre sur la populeuse et historique île de Java, l’impression d’avoir changé de pays grandit. Je me remémore l’île de Sumatra comme un infini champ de palmiers à huile, coupé dans sa longueur par une chaîne de volcans couverte de forêt tropicale. Dans cette immensité forestière étaient des villages dispersés et assez peu peuplés de gens étonnés de nous voir. Sur l’île de Java, nous découvrons un paysage plat, cultivé de champs de riz et ponctué de volcans. La population y est plus dense et très accueillante. La moisson du riz bat son plein. Sur les talus qui séparent les champs, des motos chargées de riz fraîchement battus roulent pour rejoindre la route principale. La paille est brûlée sur place dans les champs. À l’extérieur d’un virage serré, c’est un tas de déchets qui brûle. Le vent parallèle à la route étale ce nuage sur la voie bondée de motos. Nous pédalons dans la fumée toxique plusieurs kilomètres. Pour trouver un peu de calme, nous cherchons un campement sur la côte. Au bout d’un marais salant, au bord de la plage, nous trouvons un coin d’herbe. Le soleil se couche sur une usine de pétrochimie à l’ouest. Nous comprenons que nous sommes dans la zone d’influence de la capitale Jakarta. Les villages sont de plus en plus denses et rapprochés. À travers lespédales, les poignées et la selle de Moute ma bicyclette, je ressens la route et les humeurs de ma machine. Un craquement désagréable fait vibrer mes pédales. Cette sensation ne me vient pas de la route, mais plutôt de mon cheval de fer. Sur le bord de la route, je retourne ma monture tête à l’envers pour occulter sa mécanique. Du côté de la transmission, rien à signaler. Le boîtier de pédalier est fluide. Le problème semble venir du moyeu arrière. Quelques coups de maillet et une bonne dose de graisse plus tard, le crissement a disparu. Moins d’un kilomètre plus loin, ce bruit de métal horripilant revient puis repart, puis une fois, deux fois, trois fois. Nous avons rendez-vous ce soir avec des amis de la « fédéral cycliste community » à l’ouest de Jakarta, ils pourront m’aider à réparer mon moyeu. Je décide donc de continuer en comptant sur ma chance pour que Moute tienne le coup jusqu’à ce soir. Plus nous nous enfonçons dans l’agglomération, plus nous sommes agglomérés dans la circulation de deux roues. Dans cette atmosphère saturée de gaz d’échappement, les souvenirs du Pakistan remontent avec la nausée que je sens venir.

À l’embranchement entre deux canaux, un groupe de sportifs nous fait de grands signes. Ce sont nos camarades cyclistes de la fédération. Mis au courant de mon problème mécanique, ils nous embarquent pour un tour à vélo vers l’atelier. En un temps record, le mécanicien remplace les roulements à billes du moyeu arrière. Un des roulements était cassé en miettes. J’en profite pour acheter des pièces de secours. Ce matériel va encore alourdir mon sac de mécanique. Le vélo remis sur roues, nous repartons dans le trafic dense de la capitale en direction du quartier général de leur club de cyclistes. S’ouvre un grand portail de taule derrière lequel nous découvrons une fabrique de palettes en bois. Le patron de la petite usine est un mordu de vélo et met à disposition son arrière-cour aménagée pour les adhérents du club. Didier et moi y restons cinq jours tellement leur accueil est chaleureux. Nos hôtes ont leur charisme. Le propriétaire des lieux parle toujours calmement, son attitude est généreuse et il a souvent un bon mot pour rire. Musa est un petit gabarit, nerveux et blagueur. Il est impliqué dans l’organisation du week-end à venir. Mita, toujours en tenue de sport à l’effigie du club, est passionné de mécanique. On se sent rapidement leur famille. Nous créons rapidement des liens via un anglais rudimentaire complété par notre expérience commune de cycliste. Chaque jour, ils et elles nous offrent les repas matin, midi et soir. Luxe rare pendant notre voyage en Indonésie, nous disposons même d’une chambre climatisée pendant que nos hôtes veillent dans le salon à l’extérieur. Muso nous propose de faire une virée en ville demain avec les membres de l’association. Bien que fatigués, nous sommes partants ! En formation serrée, nous pédalons dans le trafic dense de Jakarta. Les boulevards à huit voies nous laissent heureusement un peu de marge sur les bas-côtés. En groupe, on se sent protégé de la circulation. Au coin d’un carrefour, nous retrouvons un autre groupe de cyclistes, nous sommes à présent une trentaine de sportifs motivés. Nous pensions être au complet quand, dans un parc, nous découvrons des centaines de cyclistes aux maillots de toutes lescouleurs. Chanceux, Didier et moi arrivons à Jakarta pour le rassemblement trimestriel des membres de la fédération de toute l’agglomération de Jakarta ! Des groupes de plusieurs dizaines de personnes s’organisent et nous partons pour 50 kilomètres à bicyclette vers un bout de campagne au sud de la mégalopole. L’organisation est bien rodée. Dans les quartiers aux innombrables ruelles sinueuses, des cyclistes rapides se postent aux intersections stratégiques pour faire la circulation. Sur les boulevards les plus larges, des agents municipaux coupent la circulation pour nous laisser passer. Durant cette journée improbable, nous découvrons des quartiers traditionnels accrochés aux collines volcaniques, des bouts de forêts qui tentent de survivre, un cimetière chinois gigantesque et une large rivière qui descend des volcans. À chaque pose, nous prenons conscience de notre nombre, d’une force collective paisible. Une partie des personnes avec qui je discute paraissent faire partie de la classe moyenne de Jakarta. Ils et elles me montrent des photos de leur maison, de leur voiture durement acquis, ainsi que de leurs enfants impeccables. Faire du vélo leur permet d’évacuer la pression d’une viede travail, à rembourser des crédits. Leur statut social reste très fragile, dans un pays où les bénéfices de la croissance économique sont capturés par un petit nombre1. Le rassemblement social des cyclistes de Jakarta s’achève par un dîner et une loterie avec à la clé, des vêtements et des pièces de vélo. Didier et moi recevons sous les applaudissements une selle et une sacoche. Lentement , chacun se dit au revoir et tous rentrent dans leurs villes.

Le vol de mon compagnon Didier vers l’Australie décolle dans quelques jours de Jakarta. Pour ma part, j’ai choisi de rallier l’île continent par la mer. Dans un minuscule restaurant, je dis au-revoir à celui avec qui j’ai pédalé trois mois en Inde puis en Indonésie. Un bus m’extrait de l’agglomération de Jakarta, puis je reprends le voyage vers l’est en direction de Yogyakarta. Les paysages de Java ont un petit côté européen avec des cultures agricoles diversifiées, et des villages régulièrement espacés. Après être rapidement passé par Bandung, ville où fut signé le traité des pays non alignés, j’arrive à Tasikmalaya. Aujourd’hui, les élites ne s’intéressent à la place de l’Indonésie dans le monde, que pour servir leur intérêt dans l’économie nationale2. Comme à mon habitude, je demande aux habitants de me conseiller un endroit pour passer la nuit, et je suis orienté vers la mosquée. Alors que je venais d’installer mon hamac pour la nuit, des agents de l’immigration viennent me contrôler. Comme souvent lors de mes interactions avec les fonctionnaires, un des agents me filme. Ces vidéos serviraient à prévenir et punir les cas de mauvais comportement3. Une fois ma régularité vérifiée, je m’enfonce dans la nuit à vélo pour trouver un campement plus à l’écart. Motivé pour filer au plus vite vers l’est, j’enfourche Moute avant l’aurore. Je descends les pentes des montagnes éruptives, et arrive après la nuit tombée sur la côte sud de Java. À la recherche d’un coin tranquille, je tombe sur un restaurant fermé. Des hommes jouent aux cartes sur les tables, un autre dort sur un banc. Ce sont des pêcheurs. Presque sans un mot pour nous comprendre, on se couche chacun sur son banc pour une nuit de sommeil. À mon réveil, les pêcheurs ont disparu, les a remplacés une famille qui se baigne dans le bassin voisin. On se salue d’un sourire et je pars toujours pédalant sur la côte en savourant pour une fois l’absence de reliefs.

À Yogyakarta, à peine ai-je le temps de visiter un temple hindouiste de la civilisation préislamique, qu’une proposition d’embarquement sur un voilier à destination de l’Australie me parvient. Le capitaine qui me propose un poste d’équipier volontaire me donne rendez-vous dans dix jours à Labuan Bajo qui se trouve à plus de 1500 kilomètres de là. 1500 kilomètres en 10 jours, à travers 5 îles montagneuses reliées par des ferrys aux horaires incertains. Le défi est impossible sur mon vélo de voyage surchargé. Après de longues recherches, je trouve finalement un bus pour Bali. À partir de ce moment, le voyage à vélo se transformeen une course à la recherche d’un voilier pour l’Australie. Pendant près d’un mois, je vais parcourir l’Indonésie à la recherche de mon embarcation. À Denpasar, la capitale de l’île de Bali, je fais le tour des marinas, des mécaniciens et des restaurants fréquentés des rares plaisanciers occidentaux. Trois jours plus tard, j’embarque sur un ferry en direction de Labuan Bajo. Le navire bondé est une petite ville flottante. Des femmes vendent toute sorte de nourriture, des familles s’occupent des enfants sur les ponts dortoir, et des hommes discutent en terrasse autour d’un café instantané. À l’heure du repas, les passagers font la queue dans lescouloirs pour chercher un plateau repas composé de riz, d’un bout de poisson et d’un gâteau sec. C’est à ce moment que je reconnais Juliette, une voyageuse partie en auto-stop de Bretagne il y a un an et demi comme moi. Des amis en commun m’ont prévenu qu’elle a dans l’idée d’embarquer sur le même bateau que moi. Sur le ferry depuis deux jours, nous arrivons à Labuan Bajo au milieu de la nuit. Nous sommes juste attendus pour le rendez-vous avec Serge, le skipper en partance pour l’Australie. Finalement, il n’y a pas de place pour moi sur le bateau. J’ai traversé l’Indonésie pour me retrouver sur le quai pour faire de grands signes à Juliette et aux groupes d’amis qui partent sans moi. Pour me consoler, je vais trouver Fred, un ami d’amis, qui veut bien m’héberger. Fred a le cœur sur la main. Toujours de bonne humeur, il aime partager ses connaissances aux gens de passage.Il travaille pour le syndicat des agences de plongée sous-marine de Komodo. Deux fois par semaine, Fred anime un cours d’éducation à l’environnement. Il apprend aux élèves de l’école publique des rudiments d’écologie marine, l’influence des activités humaines sur elle, et les bonnes pratiques pour préserver leur environnement. Un matin, Fred m’invite dans sa classe. Les élèves sont timides, ne me posent pas beaucoup de questions, mais sont surexcités quand vient le moment de la photo de groupe. Les filles en particulier prennent la pose avec mon vélo. Sur les conseils de Fred, je nage pour ma première fois sur un récif corallien. Sous l’eau, je découvre fasciné la diversité des formes du corail, les bancs de petits poissons multicolores et les couleurs explosives des mollusques.

Dans la baie de Labuan Bajo, une vingtaine de Phinisi voiliers en bois traditionnels. Reconvertis en bateaux de croisière pour touristes, leurs voiles ne sont plus que cosmétiques et la propulsion est motorisée. Cela fait déjà une semaine que je cherche un bateau à Labuan Bajo, et je croise peu de skippers australiens. Un Français qui a traversé le Pacifique est en panne dans cette baie. Il vient de perdre son mât dans un coup de vent en mer d’Arafura. Ensemble, nous rebroussons le chemin vers Bali. La veille du départ, je démonte Moute ma bicyclette et l’embarque sur le voilier sans gréement. Assis sur la jupe du bateau, je patauge avec mes jambes. Les remous que font mes mollets dans l’eau stimulent la bioluminescence du plancton4. Le phénomène est d’une intensité incroyable ce soir. La lumière du plancton tourbillonne en confettis dans l’eau en mouvement. C’est alors que la magie opère. Des papillons d’un bleu marine luminescent apparaissent battants des ailes. Je vois ces papillons quelques secondes s’éloigner des tourbillons pour s’éteindre dans le calme de l’eau. Je reste longtemps là, à patauger dans l’eau pour entretenir ce spectacle onirique.

Au large de la ville de Mataram, l’horizon se ponctue de centaines de taches sombres. Trouver un chemin pour éviter ces obstacles relève du défi, car ce sont des pêcheurs qui remontent leur filet. Nous zigzaguons un temps entre les embarcations quand, comme un seul homme, toutes les Jukung ouvrent leurs voiles. Les Jukung sont de petits bateaux traditionnels aux voiles triangulaires rapides à déployer. La mer se couvre de voiles multicolores gonflés au vent. Une course vers la ville commence, les premiers pêcheurs arrivés vendent leurs poissons au meilleur prix. La veille, le capitaine avec qui je voyage a couché avec une poissonnière de Mataram. Elle adore passer du temps avec des hommes étrangers loin de chez elle, pour que ça ne se sache pas en ville. La mère de famille à la libido débordante, lui dit qu’il y a plus de pêcheurs et moins de poissons que dans le passé. En Indonésie, 7 millions de pêcheurs fournissent la moitié des protéines consommées dans le pays5. Sur cette île de Lombok, voisine de Bali, je continue mes recherches d’un bateau. Au sud de l’île, je trouve une marina avec enfin des voiliers australiens, européens ou américains. Je loue un kayak pour aller rencontrer ces bateaux, pour la plupart à l’encre. Pas de chance, la majorité des skippers naviguent en direction de la Thaïlande ou laissent leur bateau ici pour la saison de pluie. À cent kilomètres au nord de l’île se trouve une autre marina prometteuse. En chemin, trois têtes de rayons de ma roue avant cassent net. Par chance, cette avarie se produit proche d’un petit atelier de vélo. Il n’a pas les rayons qu’il me faut, mais trouve la solution. Il sort des rayons trop longs pour les adapter à ma roue. Cette réparation de fortune me permettra de pédaler quelques centaines de kilomètres sur l’île. Des amis me transmettent l’annonce d’un capitaine de voilier en partance pour l’Australie qui recherche des équipiers. Il se trouve à la marina vers laquelle je me dirige! Motivé par l’opportunité, je traverse l’île en une journée. Le soir à la Marina, j’entre dans un monde privilégié de voiliers et de voyageurs à la voile au tour du monde. Deux jeunes femmes françaises sont là aussi. Elles m’ont devancé, demain déjà, elles partiront sur le voilier que je convoitais. Le bateau est au complet, et je dis pour la deuxième fois bon voyage à des voyageuses plus chanceuses que moi. Malgré ce deuxième échec, je crois avoir enfin trouvé l’escale stratégique qui me permettra d’embarquer pour l’Australie. Cette marina est une des seules du centre de l’Indonésie à proposer le levage des voiliers de plaisance sur terre. Plusieurs skippers australiens se préparent à rentrer chez eux pour l’été austral. Je me prépare alors pour un travail de lobbying de longue haleine.

De l’autre côté de la baie, dans un restaurant abandonné, j’établis mon campement qui se résume à un hamac tendu entre deux branches à côté de mon vélo. Chaque jour, je passe à la marina pour discuter avec les voyageurs à la voile detous les pays. La journée, des propriétaires de bateaux me donnent à gratter et peindre leurs coques, j’apprends un peu de mécanique. Petit à petit, les locataires de la marina me connaissent. En parallèle, je rencontre mes voisins de campement qui tiennent un petit restaurant de plage. Lalah et ses amis deviennent mes camarades. Quand les clients sont absents, nous jouons de la guitare ou pêchons sur la plage. Ce groupe de copains est comique, ils me disent avoir rencontré des célébrités venues de France. Ils vivent ici au paradis, le monde entier vient pour en profiter. Il y a quelques années, une émission de télé réalité a tourné dans leur restaurant. Lalah a rencontrer Aya nakamura et d’autre célébrités de la télévision. Les équipes de tournage parties, il ne leur est rien resté qu’un souvenir amusé et un peu désabusé des femmes de mon pays.
En passant à la marina un soir, je rencontre le propriétaire des lieux. C’est un
Britannique qui a grandi à Lahore dans le nord du Pakistan. Étant moi-même passé
par le Pakistan, nous sympathisons tout de suite. Il me présente un homme qui
vient de vendre son catamaran à un Australien. C’est ainsi que je fais la
connaissance de Tim, homme blanc, la cinquantaine, avec des lunettes de soleil et
un chapeau inamovible. Parler avec Tim se révèle difficile au début. Il est
potentiellement intéressé pour me recruter, mais a encore beaucoup à faire pour
préparer le bateau. Quelques jours plus tard, j’apprends que lui et sa femme Megan
sont malades de la dengue. Leur énergie est au plus bas, leur corps les fait
terriblement souffrir. D’anciennes fractures depuis longtemps résorbées les font à
nouveau souffrir. Ils sentent comme leurs os se tordent sous les coups de la
dengue. Megan est trop faible pour prendre la mer. Elle devrait se faire transfuser
du sang neuf pour guérir. Je les laisse tranquilles et fait plus attention encore aux
moustiques.
D’autres bateaux arrivent, certains vont en Australie, mais ne peuvent ou ne
veulent pas me prendre à bord. Je continue à aller et venir entre la petite ville
indonésienne fourmillante et la marina où tout semble luxe en comparaison. Cela
fait bientôt un mois que je recherche un voilier pour rallier l’Australie. La saison des
pluies approche et avec elle les cyclones qui rendront la traversée trop risquée. Le
vent tournera-t-il en ma faveur ?


LIENS
SOURCE 1

SOURCE 2
SOURCE 3

SOURCE 4 SOURCE 5

  1. https://www.courrierinternational.com/article/le-syndrome-du-canard-la-maladie-
    de-la-jeune-classe-moyenne-indonesienne_230348 ↩︎
  2. https://www.monde-diplomatique.fr/2025/09/HADIZ/68682 ↩︎
  3. https://www.instagram.com/ussfeeds/p/DMiBs4CyeO5/?hl=ar ↩︎
  4. https://www.scuba.com/blog/bioluminescent-plankton-what-makes-it-glow/?srsltid=AfmBOop4bS5ksMoiOFBFxEwont3yc-u-9kqzPECSMS5C2kebt5sox1Kg ↩︎
  5. https://blogs.worldbank.org/en/agfood/fisheries-and-food-security ↩︎

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