14 – Du volcan Kericin au détroit de la Sonde sur l’île de Sumatra

En Indonésie, du 29 août au 20 septembre 2024

Les images lumineuses du sentier escarpé restent imprimées quelques secondes sur ma rétine. Dans le noir absolu, mes pieds et mes mains s’agrippent sur les prises mémorisées. La roche volcanique abrasive me coupe les mains, mais s’accroche heureusement à mes semelles. À moins d’un mètre devant moi, mon camarade Didier avance lentement sur le chemin difficile. Je le suis de près pour profiter du cercle de lumière projeté par sa lampe frontale, car je n’ai pas pensé à en inclure une dans mon paquetage. Il est 4h30 du matin, nous sommes arrêtés vers les 3 500 mètres d’altitude, non loin du sommet du mont Kerinci. Derrière nous, le spectacle est grandiose. En bas, dans la vallée, l’éclairage des villages répond aux étoiles qui scintillent fort sur la voûte céleste. Entre les lumières de la terre et celles du ciel, les nuages aussi flamboient. Des décharges électriques rougeoyantes font palpiter les nuages qui sont comme d’immenses cœurs vaporeux volant au-dessus de la mer. Les éclairs qui parcourent rapidement ces masses d’eau en suspension en seraient leurs veines, pleines d’un sang rouille. En nous retournant face à la roche, nous sentons nos cœurs qui palpitent rapidement comme les nuages. À cette altitude extrême, le moindre effort trop intense demande à nos pompes à sang de battre plus vite, pour envoyer le peu d’oxygène respiré à nos muscles. Bien plus bas, une file de randonneur·euse·s nous suit. Du haut de ses soixante ans, Didier devance largement les jeunes adultes. Aux premières lueurs de l’aube, nous découvrons un incroyable lac de cratère cerné de montagne qui trône dix kilomètres plus à l’est. Il s’agit du lac Gunung Tujuh, le plus haut lac d’Asie du Sud-Est, dont l’exutoire forme une haute cascade d’eau qui réfléchit la faible lumière nocturne. Le soleil commence à poindre derrière l’horizon, quand nous arrivons au sommet à 3 800 mètres d’altitude. Un cri de surprise sort de nos gorges, le cratère béant du volcan s’ouvre soudainement à nos pieds. Cette gigantesque bouche fumante nous sidère ! La vue est époustouflante, nous nous trouvons sur une corniche circulaire qui tombe à pique dans l’immense cratère. Des nuages soufrés s’échappent par bouffée du petit lac situé 600 mètres plus bas, au fond de la dépression. Tous les randonneur·euse·s arrivent finalement au sommet. Passé le choc de la vue du cratère, tout le monde brandit son téléphone pour une séance de selfie collective. L’aurore flamboyante tant attendue est finalement ternie par les nuages. Un vent froid qui se lève nous motive pour entamer la descente. Nous découvrons plus clairement le champ de pouzzolane que nous grimpions quelques heures plus tôt. D’énormes blocs de pierres friables et des coulées de lave donnent consistance à l’immense éboulis incliné à 45 degrés. Dans mon coupe-vent jetable, rouge à point blanc, je m’imagine cosmonaute et fais d’immenses bons vers le bas, amortis par le gravier volcanique.

Champ de lave à 45°

L’éboulis de pouzzolane, encore vierge de végétation, excepté quelques mousses végétales et lichens, laisse place à une lande d’altitude. Je profite d’une petite pause au niveau de notre ancien campement pour chercher les quelques fleurs de ce jardin d’altitude. Nous amorçons la descente. Comme souvent en montagne, la descente se révèle plus éprouvante que la montée. La fatigue accumulée pèse sur nos pieds, qui doivent composer avec le sol instable. Pour ne rien arranger, la forêt des nuages au-dessus de laquelle nous dormirons a bénéficié de bonnes pluies cette nuit. Le chemin est désormais boueux et glissant. Accrochés aux parois du sentier, mes yeux se trouvent face à des mousses et des lichens originaux. Les petites bryophytes et les fougères du sous-bois constituent l’essentiel de mon herborisation. Ces miniatures vertes dont j’admire la finesse sont bien loin demes rêves de gigantisme végétal et de floraison éclatante, que je nourrissais depuis des années. En effet, cette forêt que nous traversons est une des plus riches au monde, peuplée de fleurs géantes et d’une biodiversité aussi unique que multiple. Quelque part derrière ces frondes pousses, j’en suis sûr, l’Arum titan ou Amorphophalus titanium de son nom savant. Adolescent, je suis allé voir « la plus grande fleur du monde » qui allait exceptionnellement s’épanouir dans le jardin botanique de Brest. J’ai admiré la fleur, ou plutôt le millier de fleurs regroupées sur l’organe en forme de pénis déformé, d’où son nom Amorphophalus, aux dimensions de titan, 3 mètres de hauteur pour certains sujets. Toutes ces fleurs sont enroulées dans une sorte de gigantesque cornet pourpre qui exhale un parfum de chair en putréfaction pour attirer les mouches pollinisatrices. Ce souvenir marquant m’habite en ce moment, mais je ne ressens pas le désir de me risquer dans la forêt, protégée pour une sorte de trophée démesuré. Je suis rassasié d’exotisme et une multitude de curiosités botaniques se trouvent certainement sur mon chemin.

Carex du sommet

Nous laissons derrière nous l’idée d’arpenter la forêt, car la nécessité nous ordonne d’avancer. L’administration indonésienne n’a toujours pas accepté la demande d’extension du visa de l’ami Didier. Tout juste remis de notre marche, nous courons au premier bureau d’immigration. Comme toujours, nous sommes accueillis en invités de marque par une séance de selfie et plusieurs fonctionnaires à notre écoute.Face aux représentant·e·s de l’immigration, nous tentons d’être clairs. J’assiste mon ami pour la communication : le visa de Didier prend fin demain, pourquoi lui demandez-vous de se rendre à 700 kilomètres d’ici pour justifier de son lieu de résidence ? Nous voyageons à vélo, impossible de vous satisfaire. Nos interlocuteur·rice·s hilares me répondent que mon ami n’a plus qu’à rebrousser le chemin pour sortir du pays au plus vite. Autrement de quoi, il devra s’acquitter d’une amende de 60 € par jour de retard. S’engage alors une course contre-la-montre pour convaincre les fonctionnaires de la bonne foi de mon camarade cycliste. Nous réunissons tous les documents possibles. Nous revenons même devant eux avec le propriétaire d’un hôtel, qui jure héberger Didier dans les règles ! Face à notre détermination, ou peut-être par pitié, l’administration se met en branle et nous obtenons de justesse la prolongation du visa de Didier. Notre route continue sur Sumatra, la magnanimité des gens de cette île nous a, encore une fois, bien aidé.

L’extension du séjour de Didier en poche, nous établissons un calendrier pour respecter nos nouveaux délais. Didier doit sauter dans un avion à Jakarta dans un mois. Pour ma part, je compte chercher un voilier pour rallier l’Indonésie. La saison des traversées serait à priori centrée sur le mois d’octobre. Si le relief et la météo sont favorables, nous pourrions respecter ce délai en excluant les week-ends chez l’habitant. Tout juste sorti de la petite ville, nous commençons l’ascension d’une montagne. Arrivés au sommet, plusieurs panneaux nous avertissent de la présence de tigres, nous entrons dans un parc naturel. Une heure de descente plus tard, nous n’avons croisé aucun village et nos téléphones ne captent plus de réseau. Nous comprenons que cette région est reculée. En contrebas d’un tournant de la petite route, nous établissons notre campement. Les panneaux en forme de tigre m’ont un peu effrayé. Je décide donc de faire un feu pour apaiser ma peur du prédateur. Au crépuscule, le chant de la forêt monte, il est plus riche que jamais. Une multitude d’oiseaux et d’insectes communiquent sans se gêner. Ce n’est pas une cacophonie, mais bien des centaines de discussions qui se superposent. Telles les différentes fréquences radio, chaque type de bestioles occupe un canal bien précis. Des trésors d’éloquence s’affrontent, des chants charment, d’autres alertent. De grands becs coupent la parole à certains, et de plus discrets se murmurent des phrases secrètes.

Les rayons du soleil commencent à chauffer ma tente. À l’extérieur, pas de signe du tigre, le peuple de la forêt se fait plus silencieux. Nous poursuivons toute la matinée notre descente des montagnes Barisan en direction de l’océan. Le bord de la route est d’une exubérante folle. Les plantes vigoureuses déploient des feuilles immenses, leurs couleurs, formes et textures me surprennent à chaque virage. Une fougère en particulier impressionnante toujours, il s’agit d’une Angiopteris. Les frondes de cette Marattiaceae sont parmi les plus grandes du monde, elle peuvent éteindre 9 mètres de longeur1. Arrivés dans la vallée, ce sont à nos papilles de s’extasier. Des arbres de durian gigantesques apparaissent. (Parler de ces arbres) en nous approchant à vélo d’un marchand de durian, avant même de les reconnaître, leur fumet caractéristique pique nos narines. Nous dégustons un des meilleurs durians de notre voyage. Ce fruit puant a une texture crémeuse et une saveur forte, presque animale, qui pourrait se rapprocher de certains fromages. Au bout de notre course, nous débouchons sur la bande côtière couverte de palmiers à huile. Nous espérions pédaler sur une côte plate, c’est raté. Le relief est fait de petites collines abruptes, que nous n’en finissons pas de gravir et de dévaler. L’île de Sumatra est définitivement une des régions les plus éprouvantes de notre voyage. Le relief escarpé sous un climat équatorial étouffant ne nous laisse pas de repos. Les habitants adorables se moquent souvent de nous et les appels à la prière nous réveillent toujours trop tôt. Nous suivons la côte ouest de Sumatra sur près de 1000 kilomètres. Le littoral principalement rocheux laisse place de temps à autre à des belles falaises, et à des grandes plages de sable blanc. Nous dormons parfois dans des abris de pêcheurs, le plus souvent sous les palmiers à huile. Au milieu de cette côte aux reliefs escarpés se dessine un espace plat sur la carte. Nous choisissons de bifurquer sur les petites routes qui le parcours pour nous reposer un peu les jambes. Rapidement, nous découvrons que cet endroit n’a pas été épargné par les plantations de palmiers, qui la recouvrent presque entièrement. Nous parcourons alors les mêmes chemins rocailleux que nous avons découverts à notre arrivée à Sumatra. Les autochtones roulent sur la plage de sable lisse, ce qui est bien plus rapide qu’emprunter les pistes de terre défoncées. À l’approche des écoles, les élèves courent vers nous en nous appelant « bouler », qui signifie occidental ou blanc dans leur langue. De temps à autre, des étudiant·e·s en scooter nous accompagnent pour traverser le village. La plupart du temps, les enfants conduisent debout, car encore trop petit·e·s pour atteindre les poignées assis sur la selle.

De retour parmi les collines, une petite montagne couverte de forêt luxuriante nous fait face. Comme souvent à Sumatra, les ingénieurs civils ne se sont pas embarrassés de virages ou de nivelage superflu, et la bande d’asphalte monte tout droit sur la pente abrupte. Les moteurs des camions hurlent et plusieurs sont à l’arrêt au milieu de la chaussée. Des groupes de jeunes gens assurent la sécurité. Dans un virage sec, ils font la circulation et dans les passages les plus abrupts, ils courent après les véhicules les plus vétustes avec des cales, qu’ils passent sous les roues avant que les freins ne lâchent. Nous nous arrachons pour gravir ce gros caillou. Les limites de ce que peuvent supporter nos muscles sont proches. Le soleil se couche à notre arrivée au sommet. Juste derrière le portail de la réserve naturelle, nous trouverons une échoppe agricole qui vend de tout. Cette première maison s’avère hospitalière. Des sacs d’engrais et de pesticides sont entassés parmi d’autres sacs de café et d’épices. Le père et ses deux enfants qui tiennent la boutique nous accueillent chez eux à l’étage. Ils nous servent un plat de nouilles frites et quelques biscuits. L’aînée de la fratrie s’appelle Wanda. Il m’appelle Abang qui est le nom que doit donner un petit frère à son aîné ici. Ce nom est un signe de respect2. Quant à moi, je peux l’appeler directement par son prénom. Le matin, ils nous montrent leurs richesses, les épices. Ils récoltent et achètent du café, de la cannelle, des clous de girofle et autres senteurs végétales dans la forêt. À eux trois, ils entretiennent une petite plantation de café. Quand je leur demande où se trouve la plantation, le père pointe en direction de la réserve naturelle. Les défrichages pour installer de nouveaux caféiers sont une des premières causes de la déforestation, dans cette réserve naturelle classée au patrimoine mondial naturel par l’UNESCO3. La régression de la forêt menace l’existence du tigre et du rhinocéros de Sumatra. Ces forêts sont le seul endroit au monde où cohabitent Rhinocéros, Tigres et Ours4. UNESCO Après une visite de leurs jardins, nous nous laissons aspirer par la gravité en bas de la montagne. Devant nous se déroule la route côtière qui ondule sur les collines. Le spectacle de la forêt tropicale humide qui se jette dans une mer turquoise de corail est sublime. Bientôt, nous entrons dans la ville de Krui. À la recherche d’un campement pour la nuit, nous pédalons dans la pénombre. Étrangement, aucune lumière n’est allumée et la ville tombe lentement dans une obscurité urbaine inhabituelle. Nous demandons aux habitant·e·s une place pour planter nos tentes, leur réaction est étrange… Suite à plusieurs conversations invraisemblables, nous comprenons que beaucoup de nos interlocuteur·ice·s sont ivres. Nous apprendrons plus tard que les habitant·e·s de Krui sont réputé·e·s pour leur consommation d’alcool très inhabituelle en Indonésie. Sous les cocotiers, nous trouvons un endroit à l’écart pour dormir. Devant nous, des dizaines de personnes marchent parmi les coraux. Lampe frontale allumée, ils et elles pêchent des poissons de récif multicolores. C’est la première fois que je vois des poissons aussi bigarrés. Que va faire le pêcheur avec ces jolis poissons ? Les frire, bien sûr ! La pêche et la chasse des animaux sauvages sont une des seules sources de protéines abordables pour la majorité des Indonésien·ne·s vivant en zone rurale5.

Petits poissons de récif colorés pris dans le filet du pêcheur

Cela fait maintenant trois semaines que nous pédalons sans un jour de repos. La route côtière de Sumatra, qui monte droit sur les collines escarpées et la chaleur infernale nous ont essorés. Notre énergie est au plus bas et nous devons rejoindre Jakarta sous deux semaines. La décision de prendre un bus pour franchir les montagnes, nous allège d’un poids psychologique. Nous pourrons, de l’autre côté, pédaler plus sereinement vers la capitale. À la recherche d’un bus, je parcours la petite ville côtière. L’ancienne gare routière est vaste, mais plus aucun bus ne s’y arrête. À la place, des dizaines de femmes derrière leur stand vendent toute sorte de fruits, de légumes et de préparation traditionnelles. Les mouches volent en nuées au-dessus des étales de poisson. Je goûte ici une spécialité d’Indonésie, tempeh semangit, un tempeh âgé dont les graines ont commencé à fermenter et le champion à se développer. Le bloc de graines de soja fermenté dégage une forte odeur d’ammoniaque et de champion, qui le recouvre forme des taches orange, bleue ou verte. Après quelques heures de recherche, je trouve enfin une compagnie de bus qui propose des trajets vers Bandar Lampung, la grande ville du sud de Sumatra derrière ces montagnes. Le rendez-vous est pris demain matin à 5h30. Au lieu et à l’heure fixée, nous sommes surpris de ne voir personne. Le chauffeur de bus nous demande d’attendre que suffisamment de personnes se présentent pour partir.Trois heures plus tard, il nous annonce que nous ne sommes pas assez nombreux pour rentabiliser le trajet, nous pourrons réessayer demain. C’est alors qu’un homme vient nous chercher. Un peu plus loin, un autre bus plus confortable va bientôt partir, nous embarquons donc le jour prévu. Nos vélos sont encastrés dans le coffre du minibus après moultes démontages et contorsions de nos montures de fer. Nous gravissons alors les pentes abruptes sans effort, assis confortablement. La musique de style Dangdut koplo aux basses saturées et aux aigus stridentes, nous a assourdi pendant les cinq heures du trajet. Nous tenons bon et arrivons en ville à la nuit tombée.

Des amis cyclistes nous ont mis en contact avec Rai Zurka, le président de la fédération Indonésienne des communauté de cycliste. Il nous reçoit dans l’hôtel de sa famille à Bandar Lampung. Rai a quelques propriétés entre cette ville et la capitale Jakarta. Depuis quelques années, il est le . Alors que les rayons du soleil commencent à remplir les rues de la ville, des clameurs sauvages viennent des toits. D’un bout à l’autre du quartier, j’entends les hurlements des singes siamang, les chants mélodieux d’oiseaux exotiques. J’ai l’impression d’être revenue dans les forêts des montagnes. A ma demande, Rai me montre fièrement les animaux qu’il possède sur le toit de l’hôtel. J’y découvre un jeune Siamang et une dizaine d’oiseaux enfermés dans des cages. Le singe nerveux tourne en rond dans sa cage. Je le caresse longuement… que va -t-il devenir ici ? Il est malheureusement assez commun ici d’avoir des animaux en cages6. Pendant notre séjour en ville, nous rénovons nos vélos. Didier changesa transmission et je change la jante de ma roue avant. Bien reposés avec des vélos améliorés, nous repartons en direction du détroit de Sunda, qui nous sépare de l’île de Java. Sur la route, des membres de la communauté de cyclistes nous accompagnent et nous hébergent. Jusqu’au bout, Sumatra nous fera suer, car nous gravissons encore de hautes collines sous le soleil avant d’apercevoir le port de Bakau, notre porte d’entrée pour l’île aux civilisations millénaires de Java. Laissez-vous étonner par le chant nocturne d’une forêt d’altitude du massif de Kerinci de Sumatra.

LIENS :

  1. https://en.m.wikipedia.org/wiki/Angiopteris ↩︎
  2. https://en.m.wikipedia.org/wiki/Indonesian_honorifics ↩︎
  3. https://whc.unesco.org/en/list/1167/#:~:text=The%202.5%20million%20hectare%20Tropical,the%20evolution%20of%20the%20island. ↩︎
  4. https://whc.unesco.org/en/list/1167/#:~:text=The%202.5%20million%20hectare%20Tropical,the%20evolution%20of%20the%20island. ↩︎
  5. https://researchonline.jcu.edu.au/64303/ ↩︎
  6. https://blog.aspinallfoundation.org/more-siamang-arrive-at-our-centre?hs_amp=true ↩︎

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