16 – De l’Ile de Lombok en à la terre d’Arnhem


En Indonésie et presque en Australie, du 30 octobre au 24 novembre 2024


Allongé dans mon hamac au milieu de la nuit, entre rêve et réalité, j’entends des
bruits confus, des cris qui viennent du restaurant de la plage voisine. Le lendemain, je retrouve mes amis du restaurant débraillés. Ils se sont bagarrés avec un groupe venu d’un autre village. Il existe une vraie rivalité entre villageois. L’accès à l’espace d’un village, un desa, est ici réglementé. Kazem vend des bracelets aux touristes sur la plage, il me montre un permis prouvant qu’il a reçu le droit d’exercer son activité ici. Bien qu’il soit originaire d’ici, Kazem paie au conseil du desa le droit d’exercer son activité. Quand je lui demande si une personne d’un autre village pourrait venir vendre des bracelets sur la plage comme lui, il rigole : impossible ! Mon statut occidental a soudain plus de sens. Je suis accepté ici en dehors des cadres traditionnels auxquels sont soumis les locaux.


Toujours dans mon hamac, épuisé par la chaleur tenace, je sens mon téléphone
vibrer. Tim, un des skippers avec qui je parle depuis quelques semaines, me
demande une copie de mon passeport pour l’immigration. Victoire, je viens de
trouver un voilier pour naviguer jusqu’en Australie! Grâce au service de la marina,
le capitaine Tim et moi-même obtenons nos tampons de sortie du territoire.
Timothy, que nous continuerons à appeler Tim, vit depuis près de 15 ans en
Indonésie. Il voyage en voilier dans la nation-archipel, à la recherche des meilleurs spots de surf. C’est une sorte de nomade des mers qui migre à la poursuite des plus belles vagues. Avant de vagabonder autour de l’équateur, Tim a fondé une famille en Australie. Il est père de cinq enfants et déjà grand-père. Avec son ex-femme et ses enfants, ils vivaient au nord de Sydney dans une grande maison. Ces enfants ont grandi, son couple a péri et son travail est devenu international. Une compagnie minière l’a embauché pour aller préparer de nouvelles implantations en Afrique et au Moyen-Orient. Tim me parle de son travail en zone de conflit, escorté par des dizaines de militaires. Point de tension aigu, l’accès aux ressources minières est une source de conflits majeurs dans les régions où le pouvoir dominant est contesté1. Nous avons en commun de connaître le Baloutchistan pakistanais, moi pour y avoir voyagé et Tim pour y avoir travaillé. Il vient de finir 10 mois de préparation à l’implantation d’une mine d’or au Pakistan, non loin des frontières avec l’Afghanistan et l’Iran. Je comprends tout de suite ce qu’il entend, quand il me parle des difficultés d’appliquer les normes australiennes à ce coin reculé du Pakistan. Ses prospections y sont d’autant plus risquées que les
indépendantistes Baloutches attaquent régulièrement les compagnies minières.2

Restaurant de plage

Nous allons suivre le chapelet d’îles de la Sonde sur 1300 kilomètres. Sur la côte
nord de Sumbawa le stratovolcan Tembora est célèbre pour avoir produit la plus
puissante éruption de l’histoire moderne en 1815. Les quantités astronomiques de centre envoyées dans l’atmosphère ont conduit à un refroidissement global de notre terre et à des famines en Europe notamment.3 Quelques milles nautiques plus à l’est, nous découvrons une silhouette en forme de cône presque parfait posée sur l’eau. Nous jetons l’ancre sur sa côte ouest, non loin d’un petit village. Au fond de l’eau, des taches jaunes fluorescentes tranchent sur le sable volcanique noir. Elles me fascinent, je plonge pour les rejoindre. Au fond de l’eau, ces tâches prennent la forme de touffe de feuilles finement découpées à la manière des fougères qui flottent dans le courant à la manière d’une chevelure. Ces »feuilles  » qui sont en réalité des bras articulés et ramifiés couverts de pinnules gluantes qui capturent le plancton. Cet organisme jaune et noir est une crinoïde, proche cousin des oursins ou des étoiles de mer. Ces animaux sont fixés sur les rochers posés sur le sable qui, de 4 à 12 mètres de fond, autour du bateau, créent de petites oasis de vie. Largement espacés, ces roches sur lesquelles croise un massif d’organismes plantoïdes attirent les poissons. À 3 mètres des petits rochers, le fond semble désert. De plus près, je découvre comme une forêt de poissons filiformes qui, à moitié sortie de leurs terriers, ondulent sous l’eau. Tous ces animaux si beaux sont mis en valeur, comme pour tirer leur portail, par le fond noir uni du substrat volcanique. J’entends un bruit sourd dans l’eau : sur la rive proche, des vaches et des bufflonnes viennent prendre un bain de mer. Levons l’ancre et saluons les habitants de l’île pour continuer notre route. Nous passons sans nous arrêter proche de l’île de Commodo, connue pour ses varans géants. N’oublions pas que nous avons déjà, du moins officiellement, quitté le territoire indonésien. L’arrivée au large de Flores est stressante. Debout à la proue du bateau, j’observe lamer. La couleur de l’eau devient tout d’un coup plus claire. Un récif ! Nous réduisons rapidement la vitesse de notre embarcation. Au-dessus du récif, non répertorié sur nos cartes, le fond est à moins de deux mètres. Fort heureusement, nous naviguons sur un catamaran dont le tirant d’eau est très faible. Pour naviguer plus sereinement, nous prenons un peu de distance avec l’île de Flores. L’Indonésie est le 4 ème pays le plus peuplé au monde4. Cet état de fait se voit en mer, les pêcheurs sont nombreux. La journée, nous arrivons à éviter les pirogues des pêcheurs, mais la nuit, tout devient plus flou. Alors que je dormais paisiblement cette nuit de navigation, j’entends que ça cause fort dehors. Nous venons de passer sur le filet d’un pêcheur qui se retrouve déchiré. Comme souvent,les petits fileyeurs n’ont pas de lumière de navigation. Ils avertissent au dernier moment de leur présence en agitant frénétiquement leur téléphone flache allumé. Désolé pour le pêcheur, nous continuons notre route sur la deuxième hélice. Je démêle le filet pris autour de la première hélice à la lumière du jour suivant. Quand nous ne croisons pas de locaux qui pêchent, nous passons près de leur dispositif attracteur de poisson (DCP) très nombreux dans ces eaux. Ce sont, le plus souvent,des bouées lestées d’objets en tout genre destinées à créer une sorte de radeau artificiel. Autour de ces objets flottants, les poissons se regroupent naturellement et sont donc plus faciles à repérer et à capturer. Nous manquons de heurter ces DCP tous les jours. Appelé Rupong en langue indonésienne, cette technique est pratiquée par les habitant·es de ces îles, depuis des temps immémoriaux5. Les Rupong permettent d’améliorer l’efficacité de la pêche, et donc la sécurité alimentaire de ces populations. L’utilisation industrielle de cette technique est cependant critiquée en raison du risque de surpêche qu’elle induit6.

La mer est calme et la brise légère. Nous profitons de cette après-midi pour nous reposer. Un bruit inhabituel, discret, mais constant, nous intrigue. Il y a un grondement qui remplit l’immense paysage autour de nous. Le jour suivant, le grondement devient clairement perceptible. Je commence à éternuer, une fine poussière grise se dépose sur le bateau. De la cendre tombe sur le pont. Je sors les masques anti-particule fine pour préserver nos poumons. Nous identifions la direction du grondement qui pointe droit vers un volcan dont tout le monde parle en ce moment. Le volcan Lewotobi Laki Lali est entré en éruption il y a quelques jours. Les villages autour du volcan ont été évacués et l’aéroport de Bali est fermé. Nous jetons l’ancre à 30 kilomètres au nord de ce volcan. Toute la nuit, nous serons bercés par le grondement géologique. Au petit matin, le ciel s’est dégagé, nous découvrons au loin le volcan. Une colonne de cendre s’échappe de son sommet et s’accumule en formes d’allô au-dessus. Les rayons du soleil se confrontent à l’ombre noire de la cendre. Le tout crée un paysage de bataille épique dans l’azur qui s’éveille.Au fil des heures et des jours, nous quittons l’influence de ce volcan. La douce routine de notre navigation est établie. Avant le soleil, nous nous levons. Je prépare le petit déjeuner et c’est au tour de l’ancre de se lever. Le vent léger et la fraîcheur du matin sont un délice. Tim et moi parlons de tout et de rien. Le soleil monte et parfois avec lui le vent. On cherche à prendre de la meilleure façon le vent qui vient. Vient ensuite le repas du midi, puis la fatigue de la digestion. En milieu d’après-midi, le soleil nous assomme et nous sommes contents de pouvoir piquer une tête le soir à l’ancrage. De temps en temps, les côtes volcaniques ne permettent pas de poser l’ancre. La terre plonge droit vers les abysses. À moins de 200 mètres du rivage, le fond peut se trouver à plus de 2000 mètres sous la surface.Nous devons alors continuer à naviguer de nuit. Une de ces navigations nocturnes fut particulièrement aventureuse. La lumière solaire s’éteint lentement, c’est alors que d’autres lumières se révèlent. Sur une île à moins de cinq kilomètres, nous voyons un trait épais et rouge vif surmonté par un feu d’artifice pâteux. Aux jumelles, un volcan vomit des gerbes de laves en fusion. On reste ébahis devant la puissance du phénomène. Au fil des heures, le volcan s’évanouit dans cette nuit orageuse. Sur l’horizon, des éclairs allument des nuages noirs. Pour le moment, il fait beau chez nous, mais quelques nuages ont l’air de se rapprocher… Quand mon tour de vieille arrive, le vent est turbulent et, depuis quelque temps, un nuage nous suit sans nous dépasser. Après quelques minutes, je m’habitue à la présence de mon voisin d’eau et d’air. Toutes les 10 minutes, je fais un tour de l’horizon. Je vérifie les voiles, la vitesse et la direction du vent, notre cap, la présence ou non d’objet flottant ou de récif. Rien de changé pour le moment. La tête plongée dans un livre, mon regard périphérique détecte quelque chose d’inhabituel à bâbord. Quand je vois la chose, mon sang se glace. Une tornade a touché l’eau à moins de 100 mètres. La pleine lune éclaire de biais ce tourbillon, lui conférant un éclat argenté qui contraste avec le nuage noir. Elle a la forme d’un serpent argenté au corps tordu. Sa tête se perd dans le nuage juste à l’aplomb de notre embarcation. La beauté de cette vision ne me touche pas pour le moment. Je hurle, «Tornado, tornado !!! » Encore engourdi par le sommeil, Tim reprend très vite ses esprits quand lui aussi voit le monstre tourbillonnant qui se rapproche. Branle-bas de combat. Nous affalons les voiles et démarrons le moteur pour s’éloigner au plus vite du danger. Pendant quelques minutes on se demande ce qu’on doit faire si la tornade nous heurte. Tim veut rester sur le pont pour tenter de sauver ce qu’il peut. Quant à moi, je prends la ferme décision de me réfugier dans la cabine. Je ne veux pas prendre le risque de me faire faucher par un objet volant ou purement aspiré par la tornade. Notre manœuvre opère, nous prenons de la distance avec le nuage ténébreux. Nous restons tout de même vigilants. Le nuage, comme doué d’une conscience maléfique, nous suit et produit régulièrement de nouvelles petites tornades ou trombes marines. Des cornes poussent à la base du nuage ténébreux. Ces cornes s’allongent pour devenir comme des doigts qui essayent de toucher la surface de l’eau. Quand un de ses doigts a créé le lien entre la surface dela mer et le nuage, il grossit rapidement en aspirant l’eau. À la base de la colonne de vent se forme une gerbe d’eau très impressionnante. La seconde partie de la nuit est heureusement plus calme.

Je me réveille au lever du soleil dans une baie entourée de montagnes coniques. C’est magnifique, un petit paradis qui naît des ténèbres de cette nuit. Nous naviguons au moteur jusqu’au fond de la baie. Derrière une ferme perlière, nous retrouvons Chris, un ami de Tim. Avec sa femme, il gère la ferme détenue par un groupe australien. Chris nous montre son atelier dans lequel il fabrique des bateaux et d’autres engins pour la ferme. Sur son temps libre, il plonge sur les récifset photographie les beautés sous-marines. Chris a une belle histoire à nous raconter. Une année, il a lié une belle relation avec un poisson. Deux à trois fois par semaine, il allait à la rencontre d’un Labre géant sur un beau récif. Un jour, Chris quise rendait régulièrement au même endroit a remarqué que ce gros poisson n’avait pas peur de lui. L’œil du Labre géant était infecté. Le lendemain, Chris est venu avec une pommade qu’il a appliquée sur son œil. Pendant plusieurs semaines, ces deux amis se sont donné rendez-vous régulièrement pour que l’homme soigne l’œildu poisson.Nous approchons de l’extrémité orientale des îles de la Sonde. Les dauphins sont nombreux dans ces eaux. Ces petits cétacés vivent ici en groupe ou « pod » de cinquante à cent individus. Nous sommes entourés de dauphins qui nagent, surfent sous les vagues et sautent au-dessus. À plusieurs reprises, un groupe de dauphins qui nous suivait s’arrête brutalement et un autre aussi grand vient à notre rencontre. Ses changements brusques de groupe seraient un comportement territorial, selon des marins questionnés à ce sujet7.

Avant de traverser la mer du Timor qui nous sépare de l’Australie, nous avons besoin de nous reposer et de nettoyer le bateau. Le capitaine Tim veut partir de l’extrémité est du Timor pour avoir un meilleur angle avec le vent. En effet, nous irons vers la ville de Darwin sur la côte nord de l’Australie et les vents de ces prochains jours viennent de l’est. Nous avons donc tout intérêt à prendre un point de départ le plus à l’est possible pour bénéficier d’un angle de vent portant. Il y a un petit problème, l’est de l’île du Timor a pris son indépendance de l’Indonésie en 2002 et nous n’avons pas de visa. L’histoire du peuple de ce bout de terre est l’une des plus tragiques du 20e siècle. Pendant plus de 30 ans, l’occupation indonésiennedécima près d’un quart de la population par des massacres et des famines organisés. C’est avec appréhension que nous mettons le cap vers l’îlot de Jaco à l’extrémité Est du Timor oriental. Quelques minutes après avoir jeté l’ancre, des pêcheurs emmêlent leurs lignes autour de notre ancre. Pour entamer de bonnes relations, nous leur offrons des bières qu’ils boivent sur place. Le lendemain, un bateau de police rudimentaire avec des gens en uniforme vient à notre rencontre. Il s’agit des pêcheurs de la veille ! Nous sommes amis à présent. Cette fois, ils ont besoin d’essence pour leur moteur, nous ne pouvons pas refuser. Le petit îlot devant lequel nous jetons l’ancre fait partie d’une réserve naturelle. Un panneau indique qu’il est interdit d’y poser le pied sans autorisation8. Le récif qui longe l’île est incroyable. Des milliers de poissons de toute taille nagent partout. Je traverse un banc de cent poissons dont chaque individu fait plus de 50 cm. Les coraux me semblent en bonne santé, il y a peu de coraux bleus ou morts. Un courant de marée puissant brasse l’eau en permanence. J’y vois pour la première fois une tortue marine qui me distance vite sous l’eau. Je m’attends constamment àvoir arriver des requins, mais ceux-ci ne se sont toujours pas montrés quand nous levons l’ancre. Nous sommes restés trois jours au Timor Lesté sans autorisation. Par chance, nous ne nous sommes pas fait contrôler.

C’est parti pour une traversée de 300 milles nautiques à travers la mer du Timor en direction de l’Australie. Le vent d’Est s’annonce stable, nous devrions arriver dans trois jours à Darwin. À mi-chemin, nous stoppons le bateau. Je saute à l’eau pour nettoyer une dernière fois les deux coques. Si l’inspection de biosécurité trouve une coque sale ou le moindre insecte dans le bateau, cela pourrait coûter cher à Tim et contaminer le continent austral. Nous sommes prêts à entrer dans les eaux territoriales australiennes. Si au Timor Lesté, nous aurions presque pu visiter l’île sans se faire contrôler, en Australie, les garde-côtes nous repèrent à deux cents kilomètres de la côte. Alors que je prenais un bain de soleil sur le pont, je vis un avion qui plonge en piqué droit vers nous. Ce sont les gardes-côtes qui nous survolent. Via la radio, une dame nous pose les mêmes questions que les trois questionnaires que nous avons complétés. Un jour plus tard, la première île de la terre d’Australie est en vue. Un rivage fait de falaises rouge vif surmontées d’eucalyptus. Il nous faut encore une nuit de navigation pour arriver à Darwin. C’est une nuit sans lune. Même la plus ténue des lumières est visible. Sous la surface de l’eau, il y a comme deux torpilles de lumière qui foncent droit à bâbord du bateau. Ce sont des dauphins qui, en nageant, stimulent le plancton bioluminescent. Les cétacés, après m’avoir effrayé, jouent avec les proues du bateau. À l’horizon, des milliers de lumières apparaissent. Arriverions-nous à Darwin? Quelques heures plus tard, je me rends compte qu’il s’agit de paquebots de croisière à l’ancre. De nuit, leur gigantisme est encore grandi. On dirait des vaisseaux intergalactiques vastes comme des villes. Passé les navires, la mer redevient absolument noire. Dans un entre deux, je reste là, seul dans la nuit, déjà en Australie sans y être tout à fait arrivé.

LIENS :

  1. https://peacekeeping.un.org/fr/conflict-and-natural-resources#:~:text=Les%20facteurs%20environnementaux%2C%20notamment%20l,causes%20importantes%20de%20conflits%20violents. ↩︎
  2. https://theconversation.com/who-are-the-baloch-liberation-army-pakistan-train-hijacking-was-fuelled-by-decades-of-neglect-and-violence-252120 ↩︎
  3. https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Tambora ↩︎
  4. https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Indon%C3%A9sie ↩︎
  5. https://www.neliti.com/publications/497904/impact-of-fish-aggregating-device-on-sustainable-capture-fisheries ↩︎
  6. https://news.mongabay.com/2017/02/fish-magnet-boom-creates-headaches-in-indonesias-war-on-overfishing/ ↩︎
  7. https://www.sciencespo.fr/mass-violence-war-massacre-resistance/fr/document/trois-siacles-de-violences-et-de-luttes-au-timor-oriental-1726-2008.html ↩︎
  8. https://en.m.wikipedia.org/wiki/Jaco_Island ↩︎

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